Auteurs, ces “capricieux qui ne connaissent que dalle a J’ai sacree vie“

Auteurs, ces “capricieux qui ne connaissent que dalle a J’ai sacree vie“

Absente des Etats generaux du livre, Cecile Coulon avait fera parvenir 1 post pour ouvrir des debats que Carole Zalberg a lu au public. Elle y parle de ce que vivent nos auteurs, au quotidien, avec des formules simples, ainsi, frappantes. Avec son autorisation, nous reproduisons ici l’integralite de votre splendide intervention.

Bonjour.

Ou Bonsoir pour ceux qui ne se sont gui?re couches votre nuit. Notre journee va etre longue, Afin de ceux-la et les autres aussi, vous allez, ensemble, discuter d’un theme aussi epineux que la comptabilite de Francois Fillon, mais nombre plus important : le statut de l’auteur, ou plutot, l’absence de statut de l’auteur.

Je ne pourrais malheureusement jamais etre parmi vous aujourd’hui, ce sera donc Carole Zalberg qui va i?tre la voix, faites-lui confiance, elle ne changera nullement les mots en cours de route. J’ai reellement envie de vous souhaiter une excellente journee, du reste, je la souhaite productive.

Commencons avec une mauvaise blague : l’annee derniere j’ai dejeune chez faire mes parents, ainsi, entre la poire et le fromage (au lait cru) un ami d’la famille m’a demande ou j’en etais dans ma vie professionnelle, j’ai repondu que j’ecrivais des livres et il m’a devoile « Non, mais serieusement ton grand metier c’est quoi ? ».

Heureusement pour lui, il avait votre bout de salade coincee entre des dents. Ce moment, bon nombre de personnes ici l’ont deja vecu. Et ce qui est en train de se passer du point de vue une loi, c’est la meme chose, sauf que, le bout de salade dans la dent du gouvernement, c’est nous.

Si je ne suis gui?re parmi vous alors que le statut des auteurs, en gros des personnes qui n’ont nullement un grand article et qui se battent pour 10 % d’un livre qu’ils ont mis des annees a ecrire et a Realiser publier, c’est parce que j’habite de jury au CNC, jury qui attribue des bourses pour des jeux video en production (ca recommence je sens que j’en ai lache quelques-uns parmi vous).

J’habite dans votre jury parce que je travaille sur un jeu video avec une maison de production depuis plus d’un an. Avec de vraies fiches de paye, des factures, des prelevements, des temps d’embauche, des cotisations retraite, des mutuelles, bref, des auteurs connaissent tres bien les termes « prelevements » et « facture » le reste, c’est flou.

Je bosse a cote parce que pendant des annees je n’ai pas vecu de l’ecriture de mes livres et ca n’a jamais ete l’optique d’ailleurs.

Comme beaucoup de gens, j’ai ete elevee avec l’idee qu’il fallait avoir 1 diplome, Realiser votre stage quelque part, ensuite avoir votre vrai bricolage, des vacances (des auteurs connaissent bien votre commentaire, car les individus leur reprochent tres souvent d’etre en vacances toute l’annee), une mutuelle, la retraite, bref la totale, la complete quoi.

Rediger des livres c’est une chose, des publier, c’en est une autre, ainsi, les vendre encore une autre.

ActuaLitte, CC BY SA 2.0

De quoi allez-vous parler aujourd’hui ? De dix personnes minimum qu’il faut payer Afin de qu’un livre marche de l’auteur au lecteur ? Plusieurs livres publies seulement pour faire d’la tresorerie ? D’une difference entre livres vendus et livres factures ? D’une retenue sur droits d’auteur en cas de retour et que une telle retenue va atteindre environ 30 % ? Une hausse d’la CGS (evidemment) et du fera que le commentaire auteur effraie des parents et fait rire les banquiers ?

Mais surtout, amis auteurs, quelqu’un va-t-il temoigner pour penser que oui, c’est possible de parler en direct a quelqu’un quand vous telephonez a l’AGESSA pour tenter de remplir ce dossier ?

Je suppose que vous aborderez ces themes. Je suppose que la plupart des personnes dans votre salle paraissent soit en colere, soit depites, soit enerves. Ceux qui regardent les news sur leurs portables ou jouent a Candy crush saga sont faciles a reperer, votre paraissent les seuls qui sourient. Bref.

Parler d’un statut social pour les auteurs, visiblement, ca froisse, ca chiffonne, pourquoi 1 statut social concernant une activite artistique je vous le demande, quand on sait que les meilleures ?uvres naissent dans la misere, la sueur et les larmes pourquoi avoir une retraite et une couverture maladie c’est tellement mieux de creer en sachant qu’on est dedans jusqu’au cou.

En verite, pardon si j’habite occupe i  demolir la revendication principale de cette journee, ce n’est gui?re un statut que nous demandons. Juste votre chouia, une larmichette, votre demeure, bref 1 petit minimum de justice. Chez des auteurs, le taux horaire, ca n’existe pas, nos RTT ca n’existe nullement, les discussions autour d’une machine a cafe avec Martine de la compta, ca n’existe nullement. L’arret maladie ca n’existe limite jamais. Les tickets resto ca n’existe nullement (et tant plus on demeure mince). En revanche, le fait de cotiser a partir de les droits d’auteurs et de ne pas beneficier une protection que ces cotisations seront censees produire, votre n’est jamais un caprice, c’est une necessite.

Ce debat, ou plutot, votre humiliation http://www.datingmentor.org/fr/only-lads-review sous forme de projet de loi, autour du statut de l’auteur m’a fait prendre conscience de quelques choses : deja, j’ai appris que des auteurs gagnaient de l’argent, ainsi, ca ca m’a fait chaud au c?ur. Ensuite j’ai appris combien d’auteurs gagnaient de l’argent et combien d’argent ils gagnaient et j’ai attrape un rhume.

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James Baggott

James Baggott is the founder of Blackball Media. Until January 2013, he was the editor of the company's award winning motor trade magazine, Car Dealer. Now he focusses his time on developing the Blackball Media business overall and looking after the growing automotive services arm of the firm. And polishing his monkey bike that sits in his office...