10 500 athletes de 206 pays vont enflammer la planete Sport du 5 au 21 aout 2016, Jeux olympiques de Rio obligent. Revers d’la medaille, cette olympiade pourrait etre ternie avec des litiges sur le sexe de competitrices aux epaules jugees trop larges ou a toutes les hanches considerees comme trop etroites…
Au fil des Jeux, la liste reste longue, Indeniablement, des sportives dont l’apparence physique bouscule les canons traditionnels en feminite. Mais qu’est-ce qu’une « pure » copine, biologiquement parlant ? Ca ne se resume certainement jamais a la forme genetique XX et a ses deux chromosomes X…
Confrontees de longue date a votre question epineuse, les instances dirigeantes sportives, estimant qu’aucun des tests de feminite (examen gynecologique, recherche de Quelques genes, etc.) foutu en place depuis les annees 1960 ne donnait satisfaction, ont ni plus ni moins supprime cette categorie de controle en 2000. Une suppression qui n’en est toutefois pas une puisque le Comite international olympique (CIO) se reserve le droit d’exiger un test hormonal en cas de « doutes visuels ». Et, si votre test revele une secretion jugee excessive d’androgenes (hormones males), en particulier de testosterone (ce qui provoque l’apparition de caracteres masculins), l’athlete doit y remedier, notamment en suivant une hormonotherapie, Afin de pouvoir concourir avec les femmes.
Un mecanisme tres complexe
Ce reglement s’appliquera-t-il a Rio ? Manque entendu depuis que la sprinteuse indienne Dutee Chand, apres avoir ete diagnostiquee « hyperandrogene » a la suite d’un tel test et empechee de participer aux Jeux du Commonwealth en 2014, a porte le dossier devant le Tribunal arbitral du sport (TAS). « A la demande de cette instance, la Federation internationale d’athletisme (IAAF) a choisi de suspendre la reglementation sur les tests hormonaux pendant deux ans. Or le CIO s’aligne systematiquement sur les positions de l’IAAF, observe Anais Bohuon, maitre de conferences a l’UFR Staps de l’universite Paris-Sud. De l’avis quantite de observateurs, se servir du taux de testosterone pour fixer la frontiere entre sexe masculin et sexe feminin et imposer aux athletes lesquelles proposent de l’hyperandrogenie de “normaliser” leurs taux hormonaux reste contestable 1. Dutee Chand, qui se sent femme et n’aspire nullement a concourir chez nos hommes, bien des taux de testosterone inhabituellement eleves de maniere endogene, sans se doper. Des au cours, pourquoi eriger en preuve de non-feminite un avantage bio comme le seront de grands pieds Afin de nager ou une haute taille pour sauter ? »
Mes individus intersexes Fermer Personnes chez lesquelles coexistent des caracteres sexuels males et femelles, et ne manifestant donc pas bien un appartenance a l’un ou l’autre sexe. De multiples formes d’intersexuation existent, qu’elles aient une origine chromosomique, gonadique, hormonale, etc. comme l’athlete indienne donnent du fil a retordre a toutes les autorites sportives et du grain a moudre a toutes les biologistes. Decrite chez de multiples mammiferes2, l’intersexuation semble concerner de 1 a 2 % des naissances dans l’espece humaine. C’est que l’hyper-complexite des mecanismes impliques dans la determination du sexe biologique provoque infailliblement des couacs.
Ce qui explique que des millions d’individus ne correspondent jamais aux deux formes types illustrees par l’immense majorite de l’humanite. A savoir, la forme femelle type (deux chromosomes X, des ovaires, une anatomie favorisant la grossesse et l’essor f?tal, une poitrine…) et la norme male (un chromosome X et un Y, un penis et des testicules, des canaux internes charges d’assurer le transport de l’urine et du sperme…).
La diversite du developpement sexue et des formules atypiques est frappante, que celles-ci soient d’origine chromosomique, hormonale ou environnementale (dues a des aliments chimiques perturbateurs endocriniens, a des medicaments pris pendant la grossesse, etc.). « Les manifestations nos plus “extremes” de trouble du developpement sexuel seront ce que l’on appelle “les inversions de sexe” : jeunes femmes XY dont http://datingmentor.org/fr/luxy-review nos testicules ne se paraissent pas developpes, avec un vagin et un clitoris, et hommes XX avec des testicules et un penis, explique Francis Poulat, de l’Institut de genetique humaine du CNRS, a Montpellier. Ces personnes, dans l’ensemble des cas observes jusqu’ici, sont steriles. Et leurs gonades (ovaires et testicules) ont de forts dangers de developper une tumeur (gonadoblastome). Outre ces exemples, il existe nombre d’autres phenotypes intermediaires ou plusieurs des caracteres sexuels masculins et feminins cohabitent chez le aussi theme. Ainsi, les bebes XX porteurs d’une hyperplasie congenitale des surrenales (une hyperproduction d’androgenes) viennent au monde avec des organes reproducteurs feminins a toutes les structures genitales externes virilisees (clitoris hypertrophie ressemblant a un petit penis, fusion des grandes levres cachant l’entree de ce vagin). »